Réalisateur : Jaume Balagueró, Paco Plaza
Avec : Manuela Velasco, Óscar Sánchez Zafra, Ariel Casas
Une équipe d’intervention chargée d’accompagner un scientifique dans un immeuble en quarantaine va tenter de récupérer le sang d'une jeune fille contaminée par… le démon. Diable… Il fout les jetons le synopsis... Avant toute chose, et parce qu’il vaut toujours mieux savoir d’où on se place quand on parle d’un film, il faut avouer que le premier volet avait laissé Frank Zito dubitatif. Plutôt mauvais, moche et truqueur, il s’était senti en net décalage avec les vivas qui avaient accompagné Jaume Balagueró et Paco Plaza, vus comme les papes de la nouvelle vague horrifique espagnole. Mais alors, peut-être ce second volet allait-il réconcilier Zito avec la communauté du film de genre, assez unanime devant cet objet vilain. Ah l’indécrottable optimiste…
Et bien il a pu aller me rhabiller fissa. Parce que passés les cinq premières minutes, le générique donc, qui pouvait laisser penser à un gros film bourrin qui frappe fort, avec sa brigade de Brutus surarmés qui pénètre les lieux du crime après la fin du premier épisode, [Rec] 2 reprend tranquillou le rythme de croisière de son ainé. Visiblement obsédés par les Doomlike, les deux réalisateurs déroulent leur triste cinématique de jeux vidéo sur une heure trente. La nouveauté : des acteurs plus tête à claque encore que dans le précédent avec une mention spéciale pour le prêtre, véritable monsieur loyal qui commente chaque scène afin de compenser l’aspect brouillon d’une réalisation caméra sur l’épaule véritablement à bout de souffle. Répétitif, lassant, plein de curé, de possession, de maison fantôme, de jeux de lumière confus et d’hystérie générale, Rec2 est un condensé de puérilité cinématographique absolu. Heureusement, un doublage de dingue souligne avec bonheur des dialogues frappés par le sceau de la connerie pure, qui égaye un film linéaire, terriblement prévisible et ennuyeux, à l’encéphalogramme aussi plat que les morts qui défilent face caméra comme des miss régionales à la recherche de célébrité.
A moins de laisser son cerveau au vestiaire, dur donc de ne pas se rendre compte de l’absurdité totale de l’entreprise. Résumons : des soldats loufoques aux techniques de combats burlesques, un prêtre aux bavardages involontairement comiques, des monstres de jeux vidéo cachés dans des recoins dans le seul but d'empêcher le spectateur de dormir, une narration décousue de train fantôme en roue libre, du gore qui ne tache pas, des acteurs en osmose avec une caractérisation débile, bref, un ratage absolu que laissait amplement présager un premier opus surcoté comme jamais. Une seule question : comment de la merde en barre comme [Rec] 2 a-t-il pu squatter les salles françaises quand une bombe comme Amer n’a à la même époque pu avoir le droit qu’à trois copies France. Mystère et boule de gomme…
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