Réal : Lucio Fulci
Avec : Catriona MacColl, Paolo Malco, Ania Pieroni
Norman Boyle quitte New York pour la banlieue de Boston afin de poursuivre les travaux d’un estimé confrère, suicidé par pendaison. Accompagné d’un épouse fragile et de leur jeune fils, ils emménagent dans une grande maison délabrée, construite au cœur d’un cimetière. Rapidement, Lucy va découvrir une pierre tombale sous un tapis du salon, quand Bobby s’amuse avec une jeune fille imaginaire et que, depuis le sous-sol, se font entendre les râles d’une chose ancestrale et putride prête à tout pour survivre…
Car c’est ce qui fait le cinéma de Fulci, ce nihilisme, cet absolu, cette noirceur. La lumière du jour y est blême, on a froid jusqu’aux os rien qu’à s’imaginer un instant dans cette contrée perdue hantée par des fantômes passés dont on ne doute pas qu’ils sont morts dans d’atroces souffrances. Chez Fulci, descendre quelques marches devient un calvaire, tout est affaire de regard, de perception faussée, de dilatation d’un temps dans le mode du cauchemar. Pas d’éclaircie, jamais. Seul l’histoire compte, et si c’est une histoire d’horreur, alors seule l’horreur compte. Dans un registre nettement moins léger et brillant que celui d’Argento, car Fulci est entré dans le gore comme on entre en religion, sans recul, tête baissée, prêt à tout sacrifier pour son entreprise mortuaire.
En bref : Au sommet de son art, Fulci signe une œuvre splendide, noire et poétique, avec ses fantômes du passés, ses expériences lovecraftiennes et ses meurtres sanguinaires. Focalisé sur l’efficacité, agrippé aux corps, à la chair et aux regards déboussolés d’un famille qui perd un à un tous ses repères, il nous entraîne à sa suite dans les entrailles de sa maison de cauchemar, où tout espoir se délite dans des séquences d’une cruauté d’autant plus dure qu’elle semble inéluctable. Un conte macabre, douloureux et nostalgique magnifié par une réalisation tout entière dévouée à son sujet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire