Par : Tsugumi Ohba et Takeshi Obata
Histoire : Deux garçons veulent devenir mangakas, une route très difficile qui peut apporter une gloire à laquelle seule une poignée de personnes a accès. Voici l’histoire de Moritaka Mashiro, très doué pour le dessin, et d’Akito Takagi, doté d’aptitudes supérieure pour l’écriture, qui vont créer une nouvelle légende dans le monde des mangas.
Auteurs du manga à succès Death Note, Tsugumi Ohba et Takeshi Obata ont pris un virage en aiguille pour accoucher d’une singulière série à l’ambition démesurée : décrire l’arrière cuisine du métier de Mangaka dans un format dont on aurait pu croire qu’il n’intéresserait pas le public visé. Car les deux auteurs n’y vont pas avec le dos de la cuillère. La mise en abime est ambitieuse, le réalisme absolu, quasi documentaire. Aucun rouage des coulisses ne nous est épargné de cet univers ultra codifié et réglementé qu’est le manga,
Meta-manga par excellence, Bakuman révèle en temps réel, toutes les stratégies mises en place pour survivre et se hisser au top avec une série. Au fil des épisodes, toutes les recettes utilisées prennent naturellement place dans le cadre même de leur œuvre. Plus d’action par ci, bascule vers le gag-manga par là, qu’il s’agisse de pousser sur le romantisme ou de simplifier le trait, Bakuman, révèle en permanence ses intentions. Il apparaît comme une sorte de Blob sur planche qui mute selon les intentions de vote pour grandir et être plus fort, se nourrir de ses erreurs pour avancer. Pour cela des personnages apparaissent ou sortent du jeu, des situations dramatiques sont volontairement surlignées, le suspense artificiellement gonflé, chaque semaine apportant son lot de péripéties fictives, tout en maintenant un haut niveau d’exigence documentaire.
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En bref : Méta-Manga qui peut servir d’introduction à cet univers que l’on pourrait trop vite croire cantonné à l’adolescence boutonneuse, Bakuman est un exercice de style proprement hallucinant. Et si, comme tous les autres mangas, il lui arrive de tirer à la ligne, cela s’avère ici toujours passionnant, car ce travers est justifié par son scénario même. Mise en abime stupéfiante, il intègre à un titre somme toute classique tellement de pastilles éclairantes qu’on se demande ce qui pourrait venir interrompre cette nouvelle légende dans le monde des mangas. Passionnant et instructif.
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