mercredi 8 février 2012

Ciné express : Tucker & Dale vs Evil


 Réalisateur : Eli Craig

Avec : Tyler Labine, Alan Tudyk, Katrina Bowden

Pas besoin de s’appesantir sur l’excellent Tucker and Dale, unanimement célébré pour ce qu’il est : une comédie d’horreur très au dessus de la moyenne, shooté aux petits oignons par un jeune réalisateur sorti de nulle part, associé à un camarade de classe pour le scénario. Eternelle histoire version gore de l’American Dream, qui fait sur Frank Zito l’effet des marronniers de Jean Pierre Pernaud sur ses ménagères réactionnaires, c’est-à-dire le plaisir simple d’assister à une aventure en forme de conte de fée qui rappelle furieusement les premiers pas de Sam Raimi dans le cinéma.

Une fois de plus il est à noter que pour que le succès soit viral, le film d’horreur se doit de tenir sur un pitch efficace et marquant. Celui de Tucker & Dale n’échappe pas à la règle, avec sa bande de jeunes confrontés à un duo de pequenauds particulièrement chelous. Sauf que les deux ploucs sont doux comme des agneaux… De quiproquos en maladresses leur week-end va virer massacre involontaire.

Bonne idée, mais de là à signer un chèque en blanc... Car ce ne serait pas la première fois qu’un synopsis excitant tourne vinaigre sur la longueur par la faute d’un réalisateur incapable de donner de la chair à son phénomène de Buzz. Mais comme le laissait entendre le bouche à oreille, rien de tout cela ici. D’autant que Tucker & Dale échappe à l’écueil du Méta-slasher type Scream qui, sous prétexte de théoriser sur le genre, finit par n’intéresser que les cinéphiles qui y sont traditionnellement réfractaires. Tout comme il ne se prend pas les pieds dans le chausse trappe des parodies relou-foques type Scary movies.  Même le retitrage français (l’ignoble « Fightent le mal » ), qui laissait entendre que le public visé était essentiellement l’adolescent pré-pubère en quête de biactol n’y fait rien : pour une fois, Frank se range sans rechigner du côté des rieurs.

En bref : Soigné dans sa forme, distrayant avec ses références aux grands classiques type Massacre à la tronçonneuse, mais aussi à des titres moins glorieux comme Détour mortel ou Sherif fait moi peur, Tucker & Dale remplit son contrat en faisant vraiment rire. Parfois à gorge déployée. Et ce malgré la salle vide, Saint-Raphaël et un soir d’hiver tellement record qu’on se réchauffait en se passant des glaçons sur le torse. De l’or en barre, simple et sincère dans sa démarche, avec en cerise sur le gâteau un casting de simplets trois étoiles. Une authentique bonne surprise à situer entre le raté Dead snow et l’inégalable Shaun of the dead.


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