Réalisateur : Howard J. Ford
Avec : Rob Freeman, Prince David Osei, David Dontoh
Année : 2010
Histoire : Après le crash d'un vol d'évacuation, le lieutenant Brian Murphy doit survivre en milieu hostile : un territoire dominé par les morts-vivants en pleine Afrique de l’Ouest.
Et voilà, emballé c’est pesé. Point final. That’s all folks ! Circulez y’a plus rien à voir. Hein ? Comment ? Vous dites que Cédric Deléllée en a fait l’éloge dans le dernier Mad Movies ? Qu’après L’Armée des morts et 28 jours plus tard, il trouve que le film de zombies moderne peut s’enorgueillir d’un nouveau petit classique ? Que ce navet ensoleillée serait une véritable odyssée magnifiquement filmée ? Il était intoxiqué aux superlatifs, l’ami Delellé ? Ignifugé à l’amiante ? Malvoyant ? Semi dément ? Tout cela à la fois ?
De fait, partir de si haut pour arriver si bas, ça ferait presque suspect. Que Zito il doit en faire des caisses. Inventer. C’est pas possible. Cédric Deléllée, quand même. C’est pas du pipi de chat. Il entend bien. Comprend même. Et pourtant… Sûr, il se rend compte que les frères Ford sont aller piocher dans l’histoire du film de zombies pour torcher leur aventure. Loin même. On y retrouve beaucoup du Vaudou de Jacques Tourneur, surtout en ce qui concerne les lentilles de contact type Michael Jackson dans l’épilogue de Thriller, et de l'exotisme d'avant guerre avec la peur du grand noir sauvage impitoyable. Ils ont aussi beaucoup pioché chez Romero. Ici, pas de zombie sprinteur type Karl Lewis, mais un bon retour aux fondamentaux. Ça rôde lentement, râle mollement, boite péniblement. Putréfiés, abimés, les zombies n’ont pas d’âmes. Mais là où Tourneur et Romero arrivaient à créer du suspens, voire de l’inquiétude, avec the Dead, on a l’impression d’assister à une zombie Walk pour minorités visibles.
En bref : N’allez surtout pas, sur les conseils avisés de Cédric Délellée, acheter The Dead à la Fnac la plus proche. Car si le fourreau est magnifique, s’il a été nommé dans plein de festivals (dont celui organisé par Mad Movies, oh surprise !) vous ne risquez pas d’y voir une « métaphore guerrière » dans un « film crédible dont les sensations sont décuplées par des accès de violence sanglante dont la sécheresse et la brutalité ne sont jamais gratuites ». Delellée avait fumé la moquette, aussi a-t-il vraiment cru voir dans ce publi-reportage de carte postale, caricatural et con comme la lune, le renouveau du film de zombies. Le pire de cette entreprise fumeuse à la réalisation miteuse, c’est qu’elle se prend au sérieux en diffusant un message d’amitié entre les peuples qui fouette fort la condescendance et la parodie. De fait, au lieu de penser à John Ford, on se rappelle plutôt Bruno Mattei en suivant ce super Touareg américain dans sa 504 Peugeot qui arrose les tontons macoutes à la kalachnikov. Hélas ce dernier avait le don de nous faire rire quand The dead nous fait seulement chier.
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