mardi 6 mars 2012

Sortie DVD : Real Steel


Réalisateur : Shawn Levy

Avec : Hugh Jackman, Dakota Goyo, Evangeline Lilly

Année :  2011

Pas sûr qu’il y ait grand-chose à écrire sur Reel Steel, si ce n’est que contre toute attente, celui-ci fait un carton au box office français, après avoir tout déchiré aux États-Unis. Alors pourquoi ne pas essayer d’expliquer comment une équipe de milieu de tableau, handicapée par une réalisation anonyme, un casting de second choix et un scénario aussi rouillé qu’un robot discount a réussi à se positionner dans le haut du tableau.

Mouflet gonflant et héros couillon

Alors dans un premier temps, regardons ce qui ne fonctionne pas , comme cette histoire de robots jamais crédible, qui tord jusqu’à la vider de toute substance une nouvelle de Richard Matheson. Filmée mollement par le réalisateur de l’extra plat La nuit au musée, Reel Steel est long, trop long, parfois interminable. La faute à toutes les scènes intimes sensées humaniser ses personnages de chair et de sang. A ce propos, Angeline Lilly et Dakota Goyo réussissent une performance d’acteur remarquable en affichant une palette d’expressions moins nuancée qu’Atom, le petit robot de Max, et quand vous aurez vu la gueule du robot, vous comprendrez l’exploit. Bref, tout cela ne semble pas terrible, et nous nous éloignons de l’explication tant attendue.

De fait Reel Steel va puiser sa force dans des films qui font aujourd’hui le bonheur de Nanarland. Très classique dans sa trame ratée, il prend chez Stallone presque toute la puissance narrative. Et c’est vrai qu’Hugh Jackman, bodybuildé comme jamais, réincarne à la perfection le Sly des années 80, avec une tête de fouine à la place de la gueule cassé de l’étalon italien. Le capital sympathie de l’acteur semble être le même que celui de son aîné. Pourtant n’allez pas chercher de rapport entre Reel Steel et ce que Stallone a fait de mieux. Non, il faut plutôt aller lorgner vers le fond du catalogue, là où trône l’indépassable Over The Top. Echangez les bras de fer contre des combats de robots et vous retrouverez le même film, avec sa musique rock ronflante, son mouflet gonflant, ses méchants bouffons et son héros moins couillu que couillon. Tout ce qui est raté dans Reel Steel se trouvait déjà dans son modèle rangé aux oubliettes.

Du Vandame, du Stallone, et des Scoubidous-bidous

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on y retrouve aussi tout ce qui fonctionne. Une histoire ultra prévisible qui avance posément ses rares pions pour exploser dans un climax attendu où (Attention spoiler) tous les méchants voient leur petit cul botté, et tous les gentils récompensés. Efficace, les combats de robots jalonnent la rédemption du père absent avec assez de mouvement pour nous faire oublier que rien ne fonctionne. Comme dans les plus belles heures de Vandamme dans Full contact, Shawn Levy nous entraîne dans des bas fond de carton pâte qui ne ferait pas peur à votre grand-mère. Les gangstas sont plutôt sympa, les nihilistes font sourire, les rednecks scoubidesques, jusqu’aux asiatiques dont Reel Steel prouve que la technologie est très surfaite. Bref, vous pouvez compter sur Jackman/Stallone/Norris/Vandamme pour enfoncer la banière étoilée bien profond où vous pensez de tous les salauds de la terre. Calibré pour toute la famille, arrivé à un moment où le monde semble en totale déroute, voir un héros aussi basique remettre de l’ordre dans tout ça, cela faisait bien longtemps que ce n’était pas arrivé sur nos écrans. Et ceci explique au final peut-être cela.

En bref : Confortable comme une vieille VHS bourrine sortie un dimanche pluvieux, Reel Steel réussit le tour de force de nous faire croire que rien n‘a changé depuis plus de vingt ans. Un film de science fiction qui fait comme si le terrorisme, la finance, la couche d’ozone, et dieu sait quoi encore, n’étaient qu’un cauchemar que l’on pouvait balayer d’un solide coup de pied au cul. Imperturbable, Hugh Jackman finira par faire mordre la poussière à tous les méchants d’opérette et finir rigolard sur un ring avec son fils retrouvé. Comme dans Over The Top en 1987. Si ça, c’est pas de la science fiction.

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