Réalisateur : Shawn Levy
Avec : Hugh Jackman, Dakota Goyo, Evangeline Lilly
Année : 2011
Année : 2011
Pas sûr qu’il y ait grand-chose à écrire sur Reel Steel, si ce
n’est que contre toute attente, celui-ci fait un carton au box office français,
après avoir tout déchiré aux États-Unis. Alors pourquoi ne pas essayer
d’expliquer comment une équipe de milieu de tableau, handicapée par une
réalisation anonyme, un casting de second choix et un scénario aussi rouillé
qu’un robot discount a réussi à se positionner dans le haut du
tableau.
Mouflet gonflant et héros couillon
De fait Reel Steel va puiser sa force dans des films qui font aujourd’hui le bonheur de Nanarland. Très classique dans sa trame ratée, il prend chez Stallone presque toute la puissance narrative. Et c’est vrai qu’Hugh Jackman, bodybuildé comme jamais, réincarne à la perfection le Sly des années 80, avec une tête de fouine à la place de la gueule cassé de l’étalon italien. Le capital sympathie de l’acteur semble être le même que celui de son aîné. Pourtant n’allez pas chercher de rapport entre Reel Steel et ce que Stallone a fait de mieux. Non, il faut plutôt aller lorgner vers le fond du catalogue, là où trône l’indépassable Over The Top. Echangez les bras de fer contre des combats de robots et vous retrouverez le même film, avec sa musique rock ronflante, son mouflet gonflant, ses méchants bouffons et son héros moins couillu que couillon. Tout ce qui est raté dans Reel Steel se trouvait déjà dans son modèle rangé aux oubliettes.
Du Vandame, du Stallone, et des Scoubidous-bidous
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on y retrouve aussi tout ce qui fonctionne.
Une histoire ultra prévisible qui avance posément ses rares pions pour exploser
dans un climax attendu où (Attention spoiler) tous les méchants voient leur
petit cul botté, et tous les gentils récompensés. Efficace, les combats de
robots jalonnent la rédemption du père absent avec assez de mouvement pour nous
faire oublier que rien ne fonctionne. Comme dans les plus belles heures de
Vandamme dans Full
contact, Shawn Levy nous entraîne dans des bas fond de carton pâte qui
ne ferait pas peur à votre grand-mère. Les gangstas sont plutôt sympa, les
nihilistes font sourire, les rednecks scoubidesques, jusqu’aux asiatiques dont
Reel Steel prouve que la technologie est très surfaite. Bref, vous pouvez
compter sur Jackman/Stallone/Norris/Vandamme pour enfoncer la banière étoilée
bien profond où vous pensez de tous les salauds de la terre. Calibré pour toute
la famille, arrivé à un moment où le monde semble en totale déroute, voir un
héros aussi basique remettre de l’ordre dans tout ça, cela faisait bien
longtemps que ce n’était pas arrivé sur nos écrans. Et ceci explique au final
peut-être cela.
En bref : Confortable comme une vieille VHS bourrine sortie
un dimanche pluvieux, Reel Steel réussit le tour de force de nous faire
croire que rien n‘a changé depuis plus de vingt ans. Un film de science fiction
qui fait comme si le terrorisme, la finance, la couche d’ozone, et dieu sait
quoi encore, n’étaient qu’un cauchemar que l’on pouvait balayer d’un solide coup
de pied au cul. Imperturbable, Hugh Jackman finira par faire mordre la poussière
à tous les méchants d’opérette et finir rigolard sur un ring avec son fils
retrouvé. Comme dans Over The Top en 1987. Si ça, c’est pas de la
science fiction.
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