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Yop, The Bewitched Hands, le groupe à ne pas rater, faisait une halte dans la station balnéaire de Six-Fours, petite ville varoise à l’odeur électorale bien reloue et au ciel toujours bleu, pour défendre Birds & Drums, sûrement le meilleur album rock français de 2010. Pour cela ils étaient attendus au tournant dans un espace André Malraux à l’aspect municipal bien marqué, où les affiches du tristounet Les femmes du sixième étage prenaient plus de place que celles ronéotypées du concert, scotchées de biais sur des panneaux indicateurs une heure à peine avant l‘heure prévue du concert. Repoussés dans la petite salle cinéma, la mairie ayant réservé la grande, à un spectacle d’école primaire plus en phase avec ces locaux sordides, on pouvait craindre le pire en terme d‘affluence.
Mina may : technique 6.3, partage public 2
Mais les Bewitched Hands se sont fait un nom, jusque dans le trou du cul du monde -comprendre six-fours- et s’étaient réunis assez d‘irréductibles pour que la salle ne résonne pas trop creux. Avec en hors d’œuvre Mina May, et son rock atmosphérique assez hermétique, tendance Archive dernière génération. Dès les premiers instants, les quatre bonhommes font comprendre que tout reposera sur la musique, et rien sur le scénique. Aussi souriant que des Mormons qui se seraient coincés les doigt dans la portière, ils développent sans enchaînement leur rock progressif technicoïde avec une concentration qu’on ose à peine déranger. Les nappes sonores se superposent pour s’ouvrir sur d’interminables morceaux de bravoure techniquement irréprochables, mais excluant au possible. Mais la perfection d’exécution, associée à des conditions sonores optimales permettent à Mina May d’arracher la partie, et de laisser le souvenir d’un groupe dédié à des compositions extrêmement travaillées et audacieuses et qui, s’ils prennent le risque de perdre le public en route, ne font pas dans la concession. Rien que pour cela, on leur tire notre chapeau.
Bien installés, dans leurs confortables fauteuil de cinéma, Frank et Madame
Zito avaient donc savouré la première partie sans y gouter pleinement, quand un
chauffeur de salle à tendance Bigard fortement marquée vint secouer la léthargie
ambiante pour leur faire lever le cul de leurs places. Chose assez compliquée,
mais le bonhomme est tenace, et à force de volonté rigolarde réussit l’exploit.
C’est donc sous les ovations d’un public braillard que les Bewitched
Hands envahirent la salle pour jouer leur jeu. Et quel jeu ! Les six
fantastiques, après avoir passé l’après midi à lézarder à la terrasse d’un café,
sirotant pastis sur pastis, semblaient habités d’une conviction profonde : s’ils
arrivaient à faire se lever cette salle disparate, s’ils pouvaient mettre le feu
dans cette antre habituellement dédiée au troisième âge local, alors ils ne
connaitraient plus jamais l’échec !
The bewitched hands : technique 6.0, partage public 6.4
Ah la claque dans la gueule ! La set list magique ! Les tubes
interplanétaires ! Généreux, inspirés, possédés, ils nous ont rejoué la
chevauchée fantastique, écrasant tous et toutes sur leur passage électrique.
Leur pop rock festive, menée à la baguette par des bûcherons à la voix douce qui
vire souvent furie, enchantée par des guitares qui se croisent pour la rejouer
foutoir organisé et par des chœurs fous à la classe folle, déchire toutes les
inhibitions. Les titres s’enchaînent si vite que la tête nous tourne.
Work, So Cool, Cold, Hard to cry, un ou deux
morceaux tout frais moulus qui laissent envisager une suite stupéfiante, Les
joyeux drilles tirent sur tout ce qui bouge. Et pour bouger, elle bouge, la
petite salle, prise d’euphorie, comme droguée. Les regards dévorent la scène,
incapable de se poser sur l’un ou l’autre des musiciens d’un groupe que l’on
sent en totale connivence.
Du pur rock
Barbes hirsutes, robe moulante, casquette de skate, élégance, tendance, rétro et je m’en foutisme, aucun n’est pareil, mais tous forment un ensemble indissociable. Les Bewitched Hands transcendent le concept de groupe pour s’élever dans des cimes seulement occupées par des calibres tels qu’Arcade Fire. Les cordes sautent, les lanières ne soutiennent plus les guitares, les uns crient quand les autres saignent, c’est la fête totale, dégénérative, Frank gueule tout ce qu’il peut, madame Zito ondule, les refrains explosent comme des pétards de feux d’artifices. Le rappel est monstrueux. La joie saine et totale. Aucun doute, les Bewitched Hands ne connaissent que la marche avant, et rien ne pourra jamais les arrêter. Le cœur gonflé à bloc, on sort heureux d’avoir croisé la route de ses êtres lumineux avant qu’ils ne soient trop gros. Merci.
Barbes hirsutes, robe moulante, casquette de skate, élégance, tendance, rétro et je m’en foutisme, aucun n’est pareil, mais tous forment un ensemble indissociable. Les Bewitched Hands transcendent le concept de groupe pour s’élever dans des cimes seulement occupées par des calibres tels qu’Arcade Fire. Les cordes sautent, les lanières ne soutiennent plus les guitares, les uns crient quand les autres saignent, c’est la fête totale, dégénérative, Frank gueule tout ce qu’il peut, madame Zito ondule, les refrains explosent comme des pétards de feux d’artifices. Le rappel est monstrueux. La joie saine et totale. Aucun doute, les Bewitched Hands ne connaissent que la marche avant, et rien ne pourra jamais les arrêter. Le cœur gonflé à bloc, on sort heureux d’avoir croisé la route de ses êtres lumineux avant qu’ils ne soient trop gros. Merci.
(Concert du 7 avril 2011 à Six fours les plages)
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