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Réalisation : Daniel Stamm
Avec : Patrick Fabian, Ashley Bell, Iris Bahr
Année : 2010 Durée : 1h27 Pays : Américain, Français
Le dernier exorcisme.
Cotton Marcus, prédicateur qui a perdu la foi, souhaite mettre en scène son dernier exorcisme dans un documentaire qui enregistrera la supercherie. Pour ce faire une équipe de tournage va le suivre dans une ferme de la Louisiane profonde afin d’y rencontrer la famille Swetzer, dont la fille semble possédée par l’esprit démoniaque d’Abalam…
Caméra sur l’épaule et narration à la première personne, la première
production d’Eli Roth vient lorgner du côté du Projet Blair Witch pour gagner en
rentabilité. Bien lui en a pris, car le dernier exorcisme s’est avéré une
opération plutôt juteuse. Mais son comparse Daniel Stamm a-t-il réussi à faire
un film, de cet opportuniste coup marketing ? Et bien contre toute attente la
réponse est oui. D’abord grâce à un scénario plus abouti qu’à l’accoutumée,
écrit avec intelligence et finesse, qui multiplie les quiproquos, les
malentendus et les chausse-trappes sans fausse note. Ici, pas d’intrigue
casse-croûte à la Rec ou de synopsis alibi à la Paranormal Activity. Le dernier
exorcisme tient la route, du début à la fin, approche avec nuance des thèmes
aussi sensibles que l’inceste, le fondamentalisme, le mensonge ou l’isolement
sans perdre de vue son argument initial, produire un pur film d’horreur.
Un révérend Cotton roublard et ensorceleur.
Le casting est pour beaucoup dans cette réussite. Ashley Bell ne joue pas, elle est Nell cette adolescente fragile et touchante dont les souffrances nous déchirent (et que dire de ses convulsions de contorsionniste !). Tout aussi convaincant, son frère incarne avec justesse l’introversion, la révolte et la fourberie quand leur père, fragilisé par l'alcool et la mort de sa femme, se tourne vers le fanatisme religieux. Jamais le spectateur n’aura le moindre doute quand à leur authenticité, facteur indispensable pour que l’identification fonctionne à plein pot. Mais c’est du côté du révérant Cotton qu’il faut aller trouver la performance qui tue. Patrick Fabian, roublard et ensorceleur, nous captive aussi bien qu’il abuse ses fidèles. Véritable pierre angulaire du film - il apparaît dans presque tous les plans - il le porte littéralement à bout de bras avec une énergie incroyable. On croit d’un bout à l’autre à cet exorciste charlatan, qui assume ses actes sans en rajouter dans la repentance. Qu'elles sont loin les têtes à claques qui parasitaient les précités faux documentaires, véritables bâtons dans les roues de leurs métrages respectifs…
Mais alors qu’on s’acheminait vers une véritable bombe, après une première
partie extrêmement réaliste, Daniel Stamm vire de bord dès les premiers doutes
installés dans l’esprit de Marcus Cotton, comme si un nouveau film commençait.
Celui de la perte des repères, de l’enlisement dans ce cauchemar qui dépasse le
prêcheur que l’on regarde se dépouiller de ses ultimes certitudes. A cet instant
clé, le réalisateur balaye d’un revers de la main toute idée de vérité pour
intensifier ses plans et jouer du montage. Convaincu d’avoir son public dans la
poche, il se désintéresse de sa narration immersive et rigoureuse pour faire
basculer le Dernier Exorciste dans une horreur plus traditionnelle. Certains
auront vu dans ce changement de braquet la supercherie de trop, là où nous
voyons une mise en abîme assez réjouissante qui veut que le style du film épouse
l’état émotionnel de son personnage principal. Dès lors les éléments s’emboîtent jusqu’à emmurer vivants des protagonistes pris au piège aussi sûrement que des
malheureux plongés dans des sables mouvants.
En bref : Un faux documentaire aussi truqueur que son personnage principal, l’incroyable Révérant Cotton, qui digère avec bonheur ses emprunts évidents à l’Exorciste, Rosemary’s baby et le projet Blair Witch pour s’imposer comme une œuvre à part entière. Malgré un virage à mi-parcours qui peut apparaître comme une faute de goût majeure, Daniel Stamm nous donne à voir une galerie de personnages inoubliables pour lesquels il vous sera difficile de ne pas être empathique. D’autant que son film va vite, très vite, là où Paranormal Activity faisait du surplace, REC dans la surenchère et Cloverfield dans la daube. S’achevant sur un final controversé mais étourdissant, Le Dernier Exorcisme se pose sans problème comme une valeur étalon du cinéma d’horreur à la première personne. La faute peut-être à une concurrence trop médiocre, mais ça, même Abalam n’y peut rien faire…
Avec : Patrick Fabian, Ashley Bell, Iris Bahr
Année : 2010 Durée : 1h27 Pays : Américain, Français
Le dernier exorcisme.
Cotton Marcus, prédicateur qui a perdu la foi, souhaite mettre en scène son dernier exorcisme dans un documentaire qui enregistrera la supercherie. Pour ce faire une équipe de tournage va le suivre dans une ferme de la Louisiane profonde afin d’y rencontrer la famille Swetzer, dont la fille semble possédée par l’esprit démoniaque d’Abalam…
Un révérend Cotton roublard et ensorceleur.
Le casting est pour beaucoup dans cette réussite. Ashley Bell ne joue pas, elle est Nell cette adolescente fragile et touchante dont les souffrances nous déchirent (et que dire de ses convulsions de contorsionniste !). Tout aussi convaincant, son frère incarne avec justesse l’introversion, la révolte et la fourberie quand leur père, fragilisé par l'alcool et la mort de sa femme, se tourne vers le fanatisme religieux. Jamais le spectateur n’aura le moindre doute quand à leur authenticité, facteur indispensable pour que l’identification fonctionne à plein pot. Mais c’est du côté du révérant Cotton qu’il faut aller trouver la performance qui tue. Patrick Fabian, roublard et ensorceleur, nous captive aussi bien qu’il abuse ses fidèles. Véritable pierre angulaire du film - il apparaît dans presque tous les plans - il le porte littéralement à bout de bras avec une énergie incroyable. On croit d’un bout à l’autre à cet exorciste charlatan, qui assume ses actes sans en rajouter dans la repentance. Qu'elles sont loin les têtes à claques qui parasitaient les précités faux documentaires, véritables bâtons dans les roues de leurs métrages respectifs…
En bref : Un faux documentaire aussi truqueur que son personnage principal, l’incroyable Révérant Cotton, qui digère avec bonheur ses emprunts évidents à l’Exorciste, Rosemary’s baby et le projet Blair Witch pour s’imposer comme une œuvre à part entière. Malgré un virage à mi-parcours qui peut apparaître comme une faute de goût majeure, Daniel Stamm nous donne à voir une galerie de personnages inoubliables pour lesquels il vous sera difficile de ne pas être empathique. D’autant que son film va vite, très vite, là où Paranormal Activity faisait du surplace, REC dans la surenchère et Cloverfield dans la daube. S’achevant sur un final controversé mais étourdissant, Le Dernier Exorcisme se pose sans problème comme une valeur étalon du cinéma d’horreur à la première personne. La faute peut-être à une concurrence trop médiocre, mais ça, même Abalam n’y peut rien faire…
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