mercredi 2 mai 2012

Vite dit : Hunger games


Réalisateur  : Gary Ross

Avec : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth

Année : 2012

Ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule. Raison pour laquelle on va parler en vitesse de Hunger Games. Le film phénomène. Tiré d’une saga littéraire à succès. Une trilogie. Pour adolescent. Un producteur hollywoodien vous expliquerait que c’est l’équivalent d’un triple 7 tiré sur un bandit manchot à Las Vegas : le jackpot ! Des couilles en or ! Sans risque, si tant est que vous ne poussiez pas trop fort le levier du budget. Opération réussie pour Hunger Games : Des milliers de millions de milliards coulent à flot. Les spectateurs s’engouffrent dans les salles, s’empiffrent de pop corn et s’étouffent de Cocas et de M&m’s. Quel succès ! Quel réussite industrielle ! Enorme !

Bon, et le film dans tout ça ? Parce qu’a bien y regarder, toutes ces sagas ont en commun qu’elles ne sont pas terribles. Twilight, Harry Potter, j’en passe et des Narnia, ça fait pas vraiment rêver au-delà de dix sept ans. Spectaculaires, sans âmes, leur caractérisation est uniquement tournée vers un public adolescent romantique, qui punaisera dans un coin de sa chambre toutes les photos de ses héros préférés. Achètera la boite de Corn Flakes avec son magnet à la gomme. Se procurera le DVD Collector en faisant la queue déguisé comme un con. Avant de passer le reste de sa vie à avoir honte de cette passion disparue en même temps que son acné. Bref, rien de nouveau sous le soleil, on est tous passés par là. Du reste, ces films ne sont en général ni bons, ni mauvais, se contentant de faire le boulot, la légende restant à attribuer à un service marketing ultra performant. De fait, Hunger Games ne déroge pas à la règle. Très inégal, certainement calqué sur un roman qui l’est lui aussi, il se contente d’illustrer son cahier des charges, somme toute sommaire : faire vibrer le public cible, sans prise de risque aucune.

Si l’on ne s’ennuie jamais devant ce gloubiboulga de références qui va de l’héroic fantasy à Battle Royal, en passant par Running Man, difficile toutefois de s’extasier devant le résultat. Le scénario patchwork  craque souvent aux coutures. La violence fait beaucoup dans le hors champ. Les décors sonnent SF un peu daté (ce qui n’est pas sans charme). Les acteurs sont sympathiques et assureront facilement le service après glamour. Plein de caméo plus ou moins utiles. Bref, tout est à peu près à sa place dans ce qui s’annonce comme la première pierre de l’inévitable trilogie qui enrichira beaucoup de monde à Lionsgate. Mais si on garde la tête froide, et que l’on regarde l’objet pour ce qu’il est, force est de constater que c’est terriblement moyen. Un petite bobine qu’on aurait trouvé sympathique dans le circuit de la série B, mais qui fait quand même un peu tâche dans son rôle imposé de blockbuster culte. Un produit parfaitement markété dont, au final, Frank Zito n’avait vraiment rien à dire…


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