Réalisatrices : Muriel Coulin, Delphine Coulin
Avec : Louise Grinberg, Juliette Darche, Roxane Duran
Année : 2011
Attention pitch fou : Dans une petite ville au bord de l’océan, 17 filles d’un même lycée prennent ensemble une décision inattendue et incompréhensible aux yeux des garçons et des adultes : elles décident de tomber enceintes en même temps ! Mieux : le film est tiré d’un fait divers américain tout à fait authentique. Mama Mia, la bombe ! Le truc de fou ! L’OVNI en atterrissage !
De fait, ce qui crève les yeux dans leur mise en scène, c’est son caractère appliqué, convenu, formaté. Retranscrit dans la région lorientaise en lieu est place de l’univers ultra catho d’origine, Muriel et Delphine Coulin affadissent terriblement le délire par des explications sociales du plus mauvais effet. Attention spoiler : ici, nos filles veulent échapper à la misère humaine et économique d’une bourgade sinistrée. Les adultes y sont dépassés. Les hommes défaillants. Tous ont unilatéralement baissé les bras. Ils sont violents, alcooliques ou connement compréhensifs. Dans tous les cas de figure, ils se trouvent désarmés devant cet acte déraisonnable. Ils ne comprennent pas. Il n’y a qu’à voir la grotesque scène explicative, ce tour de table en salle des profs où les enjeux du film sont tristement exposés.
Bref, 17 filles déçoit. Formellement, en étant terriblement sage, et dans son contenu même, en atténuant la subversion de cet acte fou par une démonstration propre sur elle, point de vue embourgeoisé sur une misère sociale fantasmée. Reste que les filles sont pétillantes, le film pas désagréable à suivre, mais son traitement estampillé « éducation nationale », sa dérive tranquille vers un ennui bienséant, désole. Au point que l’on se demande finalement pour quelle raison, autre que son utilisation à but lucratif, Muriel et Delphine Coulin sont allées convoquer ce fait divers, s’il ne les inspirait pas tant que cela. Au final, on a l’impression de suivre un sous-Christophe Honoré, corseté jusqu’à l’étranglement absolu, quand l’ensemble aurait mérité un traitement à sa démesure. Et de ce prendre à rêver de ce qu’un artiste dérangé comme Takashi Miike aurait pu faire d’une telle pépite. Ne restera donc de cet acte punk qu’un film indie français terriblement fade. Autant dire pas grand-chose.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire