Réalisateur : André Øvredal
Avec : Otto Jespersen, Glenn Erland Tosterud, Johanna Mørck
Année : 2011
Alors que le brouhaha médiatique allumé par cette histoire de chasseur de
Trolls collé aux basques par une équipe d’étudiants norvégiens s’est éteint
aussi vite qu’il avait embrasé la toile, il semblait intéressant de se forger un
avis propre. D’autant que la presse spécialisée n’avait pas vraiment réussi à
rendre compte de l’ouvrage, défini tour à tour comme convaincant, sérieux,
second degré, grotesque, miraculeux, désincarné, frimeur, ambitieux ou
plagiaire. Le tout par des sites et magasines auxquels Frank Zito apporte un
tant soit peu de crédit. L’heure était donc venue d’apporter sa pierre à
l’édifice bancal de la critique de Troll Hunter dont
il faut rappeler qu’il est auréolé du grand prix Fantastic‘art de Gérardmer
ainsi que du Méliès d'argent du meilleur long métrage européen du NIFFF (à tes
souhaits…)
Found footage de gueule
Pourtant on ne peut pas dire que le film ennuie. D’abord grâce à la
performance énorme d’Otto Jespersen, qui apporte un maximum de crédibilité à son
chasseur de Trolls fonctionnaire, lassé par son travail et ses conditions
salariales. Grandiose. Ajouté à la qualité des paysages, et bien sûr des Trolls
eux-mêmes. Car rien ne fait cheap dans cette production. Depuis les grands
espaces scandinaves du nord de la Norvège très bien shootés à l’apparition des
Trolls, quatre races au total, toutes différentes, que des problèmes de
calcification des os font se pétrifier ou éclater sous les rayons lumineux de
l’arme bricolée du chasseur. Il arrive d’ailleurs qu’il soit même spectaculaire
dans certaines confrontations. Mais les Trolls sont
des personnages limités, qui
puent et pètent, sont bêtes comme leurs pieds, et finissent par nous lasser tout
autant que les étudiants. En presque deux heures, on n’en peut plus d’attendre
le final ultra prévisible, en regrettant qu’ils se soient fourvoyés dans le faux
docu, quand les moyens mis en œuvre et le pitch, aussi léger soit-il, aurait pu
faire un long traditionnel certainement plus efficace.
En bref : Perpétuellement le cul entre plusieurs chaises, du
film d’horreur peu efficace au pastiche pas assez appuyé, en passant par le
conte trop cynique et la comédie pas drôle, Troll Hunter se vautre
méchamment après nous avoir fait espérer le meilleur. Film produit sur une idée
de fin de soirée, étirée à l’infini, il alterne les tunnels prévisibles avec des
idées sympas, comme ces braconniers polonais qui importent des ours croates
morts pour faire diversion quand les Trolls font des dégâts. Bref dans le bref,
du grand n’importe quoi qui aurait pu être jubilatoire mais s’avère plus
poussif, la faute à un évident problème de ton que le réalisateur ne résoudra
jamais. Curieusement à voir quand même.
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