Réalisateur : Denny Harris
Acteurs : Rebecca Balding, Cameron Mitchell, Avery Schreiber
Année : 1980
Shootés dans un ralenti hideux, deux flics visiblement sous
pression pénètrent sur le théâtre d’un crime que l’on imagine atroce… Dès
l’ouverture, toutes les qualités du Silence qui tue sont en place :
musique de téléfilm daté, image dégueulasse et éclairage maussade. Les acteurs,
pourtant chevronnés, se demandent plan par plan ce qu’ils foutent là. Quand à
Denny Harris, dont c’était la première, mais aussi la dernière réalisation, il
donne dans cette séquence d’introduction tout ce qu’il a dans le ventre, c’est à
dire rien du tout.
Suite à ce départ en fanfare, on se
coltine l’arrivée de Scotty, l’étudiante ingénue qui prend une chambre dans un
Bed and Breakfeast de style victorien tenu par l’inquiétante Mrs Engells. Manque
de pot, la propriétaire se paye le luxe de n’avoir non pas un seul, mais deux
enfants dégénérés, obsédés par l’idée d’éliminer les clients d’une maison
familiale seulement occupée par quatre locataires, dont (attention spoiler) deux
finiront par s’en sortir.
Distrayons nous un instant avec un
calcul mental : 1h30 de film laid, moche, ennuyeux et pas drôle, divisé par deux
meurtres exécutés hors champ (l’un en ombre chinoise et l’autre qui nous permet
d’apercevoir vaguement un couteau de cuisine maculé par ce qui semble bien être
de la confiture de groseille) et nous obtenons deux tranches d’un ennui égal. A
noter que le Silence qui tue fut interdit aux moins de seize ans à sa
sortie, certainement la faute à une pendaison qui rappelle furieusement les
meilleures heures du Monty Python’s Flying Circus.
Taquin, Denny Harris a par
ailleurs placé au cœur de son film son Da Vinci Code. La clef qui permet de
mieux comprendre le sens caché de l'œuvre. La voici : Jack pris d’une soudaine
angoisse nocturne à l’idée que Scotty ait des problèmes, s’enfonce toute séance
tenante dans les ténèbres de la maison Manson à la recherche de sa dulcinée,
promenade d’une bonne dizaine de minutes dans les couloirs déserts de la
pension, délire déambulatoire interminable et hypnotique à force de vacuité,
jusqu’à ce qu’il finisse par pousser la porte d’un cellier pour clamer dans la
nuit de l’escalier, et alors même qu’il n’y a personne : «J’ai compris, c’est
une blague !»
En bref : Bas de
tension et bas de plafond, doté d’un scénario sénile, aux boogeymen grotesques
et à la photographie presbyte, Le Silence qui tue se pose d’emblée
comme le maître étalon du slasher ménauposé dont on n’arrive même pas à s’amuser
tellement on s’emmerde. Une purge ignoble qui bénéficie pour le trentième
anniversaire de sa sortie d’une copie restaurée farcie de suppléments, dont deux
commentaires audio. On en baille d’avance…
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