vendredi 28 septembre 2012

My name is Bruce.

Réal : Bruce Campbell

Avec : Bruce Campbell, Ted Raimi, Grace Thorsen

My name is bruce.
Un fan de Bruce Campbell, un peu looser sur les bords et bien relou dans l’axe, habite un trou à rat figé dans les années quatre vingt : GoodLick, qui n’est pas s’en rappeler le comté de Hazzard du Shérif fais moi peur. A la suite d’un rancard merdique au cimetière local, il libère l’esprit maléfique de Gan-di, démon protecteur des chinois enterrés là (et accessoirement du tofu). Soucieux de réparer son erreur, Tiny va enlever Bruce Campbell afin qu’il exécute les miracles réalisés par Ash dans la saga Evil Dead. Pas sûr qu’il s’agisse d’une bonne idée…

Très rapidement, on se demande où on est tombé. Réalisation de téléfilm et ambiance Scoobidoo, couleurs criardes plutôt moche et acteurs de série Z au charisme aléatoire, My name is Bruce dégage une odeur de pâté dont il ne se défera jamais vraiment. Mais ce qui pourrait sembler un handicap vire génie dès lors que Bruce Campbell apparaît à l’écran. Car l’acteur est exactement ce qu’il va nous vendre durant ce métrage. Un homme à la côte de sympathie absolument disproportionnée chez les amateurs du genre, dont la seule présence renvoie à l’âge d’or du cinéma d’horreur, celui de la perte des complexes et du hard FM, des premières pelles, des cheveux longs et des gants à clous, celui d’Evil Dead et de Maniac Cop

Chemise hawaïenne, bide assumé et sourire dentifrice de vieux beau, Campbell ne se fait aucun cadeau, nous réinterprétant son propre rôle à la sauce décadence. Acteur de série Z minable pour qui les choses auraient bien mal tourné, il se montre aigri, sorte d’enfant gâté qui aurait tourné vinaigre. Propriétaire d’une caravane toute moisie, accompagné d’un chien à qui il dispute les gamelles, on le voit avec jubilation démonter son propre mythe en poussant le curseur du chelou à son maximum. Tour à tour il lâche des blagues graveleuses, ronfle comme un porc, boit de la pisse, se fait un shampoing au canard WC, quand il ne danse pas une bourrée grotesque ou se fait offrir des prostiputes pour son anniversaire. Si Mickey Rourke a eu son Wrestler, Bruce Campbell s’offre avec My name is Bruce une sorte de requiem en forme de retour, si ce n’est qu’en lieu et place du pathos, il préfère largement l’humour débilitant des 3 Stooges, celui là même qui le rapprochait de Sam Raimi à l’époque…

Nostalgie...
Car My name is bruce n’est rien d’autre qu’un film tourné à destination de ses fans, qui se régalent sans modération de se délire auto parodique qui bouffe à tous les râteliers. De la comédie sentimentale au film d’horreur old school, Campbell lie tout à la sauce loufoque dont il asperge chaque plan de son film. Et de nous régaler des caméos de Ted Raimi et d’Ellen Sandweiss qui semblent n’avoir pas vieilli, cabotinant leur second rôle avec la même fraicheur qu’il y a trente ans, quand ils étaient étudiants en cinéma et qu’ils tournaient le week-end un Evil Dead dont personne n’aurait pu imaginer le succès.

En bref : Tourné sur le mode du rire communicatif, Bruce Campbell délivre une farce grotesque dont il est la principale victime, et tourne le rôle de sa vie avec un sens de l’humour potache qui transpire la bonne humeur plus que la nostalgie. Au final, il y a ceux à qui My name is Bruce s’adresse et les autres. La mauvaise nouvelle pour les autres, c’est qu’ils sont voués à mourir lentement d’un cancer de l’anus. La bonne pour nous, c’est que les fans de Bruce sont comme leur idole, dotés d’un cœur pur pour l’éternité. Clanique.

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