jeudi 27 septembre 2012

Les yeux de julia

Réalisation : Guillem Morales

Avec : Belén Rueda, Lluis Homar, Julia Gutiérrez Caba

Année : 2010

Les yeux de Julia
Julia refuse de croire au suicide de sa sœur jumelle, victime comme elle d’une maladie oculaire dégénérative. Elle va donc mener l’enquête alors que la vue commence à lui échapper. Film d’épouvante espagnol, qui s’inscrit dans la droite lignée de la nouvelle vague ibérique, Les yeux de Julia possède les atouts et les imperfections de sa génération. Commençons , une fois n’est pas coutume, par les imperfections.

Avec en premier lieu l’épouvantable Belén Rueda, filmée avec un désir évident par Guillem Morales visiblement sous le charme. Elle incarne Julia, desperate housewife atomique, femme au crépuscule de sa jeunesse, avec une intensité qui fait plaisir à voir. Surjouant à l’excès, elle est hilarante lors de scènes de tâtonnements à l’aveugle inoubliables où pas un bibelot n’échappe à sa furia -et des bibelots il y a !-. Comme son personnage, elle renverse tout sur son passage... Le reste du casting est plutôt au diapason, apportant beaucoup à l’atmosphère grand guignol du film. De même que les dialogues, boursouflés et parfois involontairement ridicules, ramènent (trop) souvent l’ambiance au niveau d’une télénovelas huppée.

Pourtant, si l’on ne sort pas de la salle en se prenant la tête à deux mains, c’est parce que le réalisateur est aussi capable de fulgurances particulièrement réussies. Disciple évident de Dario Argento, il pousse le vice jusqu’à rejouer plusieurs pan de l’histoire du cinéaste transalpin avec un certain talent. L’utilisation du postulat de base -certains voient, d’autres pas- est exploité avec bonheur dans des scènes mêlant voyant et non-voyant particulièrement saisissantes. A la grâce de ces différents statuts de perception, et même s’il s’emmêle parfois les pinceaux dans la conduite de son giallo, Guillem Morales réussit des scènes ludiques, nerveuses même, qui sauvent le film de l’échec total.

En bref : Un film en forme de grand huit, avec des points de réalisation flamboyants, entrecoupés de plongées assez longues dans des abîmes de médiocrité. Amputé d’une grosse trentaine de minutes, les yeux de Julia aurait put être un grand film. Il reste très fréquentable quand même.



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