lundi 8 avril 2013

KICK-ASS : une bonne claque dans la gueule


Réalisation : Matthew Vaughn

Avec : Aaron Johnson, Nicolas Cage, Chloe Moretz

Année : 2010      Durée : 1h57         Pays : Britanique, Américain

Mal dans sa vie et plutôt loser, le jeune Dave se décide un beau matin de vaincre le signe indien en créant un Super-héro dont il serait le Clark Kent. Pour se faire, il va coudre un costume bariolé, enfiler une cagoule et partir faire régner la justice dans les ruelles malfamées de sa ville. Son intelligence : médiocre. Sa force : moyenne. Ses pouvoirs : aucun. Son nom : Kick Ass.

Tiré de la BD éponyme, on pouvait craindre d’Hollywood un traitement décalé par rapport à ce sujet en or. Ou pire à du cynisme. Mais Matthew Vaughn contre toute attente trouve le ton juste, avec ce qu’il faut de décalage sans tomber dans la parodie, et suffisamment de premier degré pour permettre l’émotion. Le casting est parfait, avec son jeune héro décérébré, et son duo de copycats masqués menés par un Nicolas Cage illuminé. Déguisement de Batman discount, perruque tout droit sortie du Crazy horse et Caterpillar de haute montagne, nos héros ne semblent avoir pour super pouvoir que l’absence absolue de goûts vestimentaires. Pourtant derrière la pochade grotesque, le coup de génie de Vaughn est de ne pas y aller par le dos de la cuillère : les coups font mal, dans Kick Ass. Les balles perforent et provoquent des geysers de sang, les héros morflent comme rarement, la confrontation au réel est violente. Et pour le politiquement incorrect, voyez plutôt Hit Girl (11 ans !) faire un carnage sans que son personnage ne soit jamais caractérisé d’un point de vue moral. Vaughn ne s’appesantit d’ailleurs sur rien et fait avancer son bolide à fond les manettes, enchaînant les morceaux de bravoure sans s’arrêter sur un contenu à tiroir pourtant subtil, où l’on peut puiser un questionnement sur la relation de l’internaute à son avatar.

En bref : situé entre le vigilante movie, le film de super héros et la parodie, le film tient parfaitement la route pour garder le cap d’une histoire que l’on suit sans ennui. La musique dépote, tout comme le casting. Formellement moins brillant que Scott Pilgrim, Kick ass est pourtant au final infiniment plus jouissif et réussit même l’exploit de botter le cul au genre qu’il détourne et à sa morale à la con. Une bonne claque dans la gueule, à voir séance tenante…





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