jeudi 8 mars 2012

Sortie DVD : Apollo 18


Réalisateur : Gonzalo Lopez-Gallego

Avec : Warren Christie, Ryan Robbins, Ali Liebert

Année : 2011

Apollo 18, voilà un film qui avait tout pour plaire à Frank Zito. Expédition spatiale qui tourne vinaigre, vaisseau abandonné tendance épave lunaire, délire crypto communiste post guerre froide, found footage type Blair Witch, affiche mortelle et twist final. La totale.

Sauf qu’en guise de Totale, c’est plutôt à la version marée noire qu’au côté entreprise qui gagne que se réfère l’abominable bobine de Gonzalo Lopez-Gallego. A la tête de son film pitch, le réalisateur s’avère dès le début infoutu de donner la moindre impression d’espace à son survival spatial. Les intérieurs de vaisseaux sentent le studio, les extérieurs le pâté. Shooté caméra sur l’épaule d’une grand-mère ravagée au dernier degré par la maladie de Parkinson, Apollo 18 remporte peut-être la palme du plus laid tournage caméra portée de ses dernières années. Et celle du plus con ? Même pas, car le titre attire la sympathie, là où le film de Gonzallo Lopez-Gallego n’attire que le néant. Un néant où ce que l’on ne distingue pas ennuie et ce que l’on voit fait rire.

Joué tristement par des acteurs monolithiques, le scénario se révèle finalement être ce qu’il est : un attrape nigauds bon à remplir une bande annonce. La direction artistique part dans tous les sens, avec comme seul ciment une volonté vintage assez vilaine, et surtout extrêmement travaillée après tournage à la grâce d’une application qu’on imagine offerte pour tout achat d’un I-phone. L’image ne donne jamais l’impression d’être shootée en direct, un comble pour un film dont on est sensé voir les rushes sans montage. Surement la patte du producteur, l’époustouflant et usant Tibur Bekmandetov, l’homme aux mille idées, dont aucune n’effleure le minimalisme requis par le found footage. Aussi, depuis le barbecue très années soixante-dix aux images d’archives de la Nasa, Apollo 18 fait monstrueusement fauché, et à l’exception d’une scène forte dans un cratère ténébreux, va se classer immédiatement dans la catégorie des très mauvaises surprises du genre, non loin de l’abominable, et inégalable, Paranormal Activity.


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