jeudi 9 mai 2013

Black sheep

Réalisation : Jonathan King

Avec : Nathan Meister, Peter Feeney, Tammy Davis

Année : 2008     Durée : 1h27      Pays : Néo Zelandais

Henry, jeune homme avinophobe, revient sur les conseils de sa psychologue à la ferme de son enfance, après des années d’exil en ville, afin de revendre ses parts de l’exploitation familiale à Angus. Mais à la suite d’expériences génétiques contre nature, les moutons vont se retourner contre leurs maîtres…

Black very cheap
Dès la scène d’ouverture c’est l’indisposition : caractérisation sensément loufoque mais réellement tarte, scénario alibi à seule vocation d’exploitation, musique à flonflon proprement insupportable et mise en scène de type téléfilm destiné aux plus jeunes. Alors bien sûr les moutons transgéniques sont là. Comme prévu, ils conduisent des voitures, klaxonnent, baisent, pètent, rotent, rien ne les arrêtent. Et c’est bien ça le problème : la vulgarité crasse d’un ensemble prévisible qui n’assumera jamais ce qu’il aurait voulu être.

Car si la nouvelle Zélande a déjà accouché des chefs d’œuvre de mauvais goût Bad Taste et Brain Dead, ici vous ne verrez rien de tout cela. On a plutôt affaire à un film d’étudiant qui se trouve irrésistible avec sa bonne blague du coussin péteur alors qu’il est seulement bien relou. C’est ce décalage énorme entre les prétentions de Jonathan King et la réalité de son film qui en fait une bobine exaspérante. Ni film familial, ni comédie, ni parodie de film d’horreur, ni fable écolo et moins encore nanar gore, Black Sheep ne s’adresse de fait à aucun public.

De leur côté les acteurs font ce qu’ils peuvent pour faire exister des personnages à la définition si grossière qu’elle les rend grotesques Tous s’échinent à multiplier les mimiques, rouler des yeux comme des billes, poser leurs dialogues de sitcom en donnant l’impression d’attendre les rires enregistrés. Seul Peter Feeney, dans le rôle du frère agronome fou à tendance zoophile, avec son sens de l’humour particulier, son physique carré et sa composition solide sauve le mobilier quand Black Sheep sombre dans l’ennui que génère son manque de maturité et sa pesanteur involontaire.

En bref : Pour avoir shooté son film à la sauce infantilisante de Chris"Maman j’ai raté l’avion"Columbus alors qu’il lorgnait à l’évidence dans la direction d’Edgard"Shaun of the dead"Wright, Jonathan King rate complètement sa cible et nous offre un film vieillot et ringard, indigne d’une mauvaise pellicule des eighties dont il n’effleure jamais le charme. Une nullité qui n’a existé que grâce à son synopsis viral et qui est retombé depuis dans un oubli bien mérité. Dispensable.


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