
Réalisation : Christophe Honoré
Avec : Louis Garrel, Léa Seydoux, Grégoire Leprince-Ringuet
Année : 2008 Durée : 1h30 Pays : Français
La belle personne.
Avec : Louis Garrel, Léa Seydoux, Grégoire Leprince-Ringuet
Année : 2008 Durée : 1h30 Pays : Français
La belle personne.
Junie, seize ans, change de lycée en cours d'année à la suite à la mort de sa
mère pour intégrer la classe de son cousin Matthias. Courtisée, elle va
rapidement se mettre en couple avec le plus rangé des voiture de la bande, Otto,
quand c’est le ténébreux Nemours, son professeur d'italien, qui la fait bruler
de désir.
Christophe Honoré met en scène avec nuance la complexité adolescente des
émois amoureux dans une classe de lycée du XVIème arrondissement. Exit ici les
habituelles conventions sociales du film scolaire. Loin de la rupture classique
élève/professeur, il nous fait découvrir un ambiance propice à l'épanouissement
intellectuel, où les hormones bouillonnent autant que les neurones. Dans le
XVIème, on ne couche pas ensemble, on a une activité sexuelle. On ne se quitte
pas, on s’éloigne un peu. Et c’est dans ce décor un peu désuet de la bonne
éducation parisienne qu’il développe son scénario, réalisé d’après la trame de
la Princesse de Clèves. Honoré dénude la complexité des sentiments amoureux, vus
ici comme un jeu à plusieurs bandes qui peut mener à la folie. Junie y est
incarné par la superbe Léa Seydoux, qui se contente de traverser le film avec
une moue frondeuse indéchiffrable pour tout renverser sur son passage, quand
Jacques est Louis Garrel, formidable bellâtre, qui personnifie son professeur
narcissique, contradictoire et égocentré avec une classe et un sens de la
comédie étonnant.
L’ensemble du casting est d’ailleurs parfait, au diapason de ce scénario
insaisissable, où une jeune fille opaline et fragile peut se transformer en
tueuse par la force dévastatrice de sa passion, où de fausses lettres révèlent
de vrais sentiments et où le penchant amoureux ne peux exister qu’à fleur de
peau. La dure vérité sort d’ailleurs de la bouche du trop gentil Otto, qui se
rend compte à ses dépends qu’on ne sait jamais rien des gens et moins encore de
ceux que l’on aime.
En bref : Si La belle personne avait tout pour être un film
d’auteur de plus, gentiment pompeux et un peu rasoir, il s’avère en fait léger
et brillant comme sa classe du lycée Molière, touché par la grâce de la
jeunesse…
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