Créé par : Howard Overman
Avec : Robert Sheehan, Lauren Socha, Nathan Stewart
Jarrett
Année : 2010 Pays : GB
The misfits saison 2.
Laissés sur les genoux par un denier épisode aussi puissant que foireux, où
nos délinquants aux pouvoirs mal maîtrisés semblent s’être perdus dans un
entrelacs d’erreurs grossières, qui s’était soldé par quelques cadavres, dont
deux superviseurs, les voilà donc de retour au centre municipal pour effectuer
leurs derniers Travaux d’Intérêt Général, tenter d’échapper à l’étau qui se
resserre autour de leur secret et accessoirement passer du statut de loser à
celui de ligue de super héros respectables.
Pour ce faire, les scénaristes reprennent tous les ingrédients de la première
saison en appuyant simplement plus fort sur le champignon, histoire de ne pas se
laisser aller à la routine. Playlist toujours aussi distinguée, caractérisation
gonflée aux hormones, hormones plus stimulées que jamais et sous intrigues
amplifiées, Mysfists joue la surenchère pour passer à la vitesse
supérieure, et ça marche.
Tatoueurs maléfiques, bon samaritain mystérieux, cacahuètes saveur
kryptonite, télépathe lacté, gamer psychopathe, téléportations courtes
distances, voyageur du futur, contacts extralucides, on trouve de tout et
souvent n’importe quoi dans ce bric à brac de génie qui mêle les genres sans
complexe, s’attaquant à des monuments du fantastique contemporain avec une
désinvolture qui force le respect. Alors bien sûr, on y perd parfois en cours de
route la cohérence d’une première saison mieux ordonnée, pourtant ce désir de
tordre l’idée de départ, d’emprunter toutes les pistes que l’histoire propose,
cette envie d’explorer à fond son concept avec générosité balaye toutes les
réserves.
D’autant que loin de faire du sur place, ou de se laisser magnétiser par son
propre délire scénaristique en forme de feux d’artifice, Misfits creuse
les personnalités de nos cinq délinquants, approfondit leurs caractères, les
fait évoluer, joue sur leurs contradictions, leurs faiblesses, les rend plus
humains sans jamais céder à la facilité. Humains, mais toujours aussi graves, à
l’image d’un Nathan immortel égocentré comme jamais, adepte d’auto-fellation et
de badigeonnage lascif de crème solaire, il grimace, se gobe, agresse, choque et
s’impose comme la véritable tête de gondole d’une série qui a décidé de jouer la
carte de l’excès. Avec bonheur.
En bref : Six nouveaux épisodes émouvants, grossiers,
subversifs et réjouissants à l’image de ces héros foutraques, aux supers
pouvoirs utilisés n’importe comment pour faire le plus souvent n’importe quoi,
véritables symboles d’une génération de dégénérés qui, soyons en sûrs, n’est pas
encore prête de sauver le monde. Immature et génial.