Réalisation : Wes Craven
Avec : Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox
Année : 2011 Durée : 1h51 Pays : USA
Il paraît que Scream 4 tombe pile à la date d’anniversaire de la
sortie de l’original. Quinze ans donc nous séparent de la naissance du très
médiocre aîné d’une franchise qui marqua la fin officielle de l’âge d’or du
cinéma d’horreur, qui déclinait déjà depuis plusieurs années. Le genre se tourna
alors pendant plus d’une décennie vers un public cynique, avide de pop-corn et
de multiplexes. A part trente minutes offensives, l’original pédalait
tranquillement dans la semoule jusqu’à sa conclusion grotesque. Succès
interplanétaire con comme la lune -ce n’est pas le premier- monté au panthéon du
film d’horreur à l’unique grâce de la médiocrité ambiante, il avait à l'époque
rendu Zito particulièrement vénère...
Relou, chelou et moche comme un pou...
Et voici donc que le quatrième opus débarque sur nos écrans, précédé d’une
presse élogieuse, comme à chaque livraison d’un Craven qui, faut-il le rappeler,
n’a rien fait de bon depuis vingt ans. Et bien pas la peine de tortiller du cul
pour chier droit : Scream 4 est relou, chelou et moche comme un pou.
Lassant dès le pré-générique, mise en abîme en boucle qui donne le vertige quand
au potentiel truqueur du métrage, il ne surprend jamais un public blasé par
autant de contre-pieds cousus d’un épais fil blanc.
De fait, on a l’impression désagréable de se farcir un énième Scary
movie. Avec sa ligne ultra ringarde et son côté remake pesant, on comprend
de suite que rien n’a changé, si ce n’est que tout le monde a vieilli. Le couple
Arquette a des pattes d’oies que les filtres ont du mal à masquer, et Neve
Campbell n’a jamais parue aussi lasse. Quand à Wes Craven, il tourne dans la
lignée de ce qu’il fait depuis maintenant des décennies : sans talent,
imagination ou sincérité. Car ce qui est magnifique dans cette boule de cynisme
qu’est Scream 4, c’est qu’elle dit tout sur un réalisateur qui hante le
genre uniquement parce qu’il lui assure de bons revenus. D’horreur, Craven n’en
a plus cure depuis des lustres. La preuve, cet opus dénué de toute séquence
sanglante, l’infâme réalisateur multipliant les meurtres édulcorés, le budget
effets spéciaux se limitant à une lame rétractable en plastique véritable et à
un cubitainer d’hémoglobine de synthèse.
Starlettes têtes à claques estampillées petit écran...
Tout le reste a été croqué par les salaires du réalisateur-producteur, par
ses stars usées et sa galerie presque exhaustive de starlettes têtes à claques
estampillées petit écran, venues cachetonner sans passion au biberon de la
franchise juteuse. Les scènes s’enchaînent à un rythme insensé, Wes Craven étant
obsédé à l’idée d’ennuyer son public pré-pubère, ou alors étant pressé d’en
finir avec une histoire qui ne l’intéresse pas plus que ça. Ghost-Face gesticule
dans tous les sens, visiblement inspiré par les performances raffinées de Johnny
Deep dans Pirates des Caraïbes. En totale perte de charisme, il passe
son temps à donner des coups de fils avec sa voix falsifiée pour poser des
questions démodées, au point que Frank Zito a longtemps cru que cette fois,
c’était Julien Lepers le coupable. Bref, ce fut la débâcle prétentieuse prévue,
de celle qui utilise les nouvelles technologies en espérant que leurs seules
présences modernisent son vieux pot. Ah oui, une fin audacieuse aurait pu sauver
Scream 4 du néant, mais avec son rebondissement supplémentaire digne de
Scoubidou, Craven, au bout du rouleau, achève sa franchise sans panache.
En bref : Le scénario avait été caché aux acteurs même, et
l’on comprend mieux pourquoi. Répétitif, ennuyeux et ultra daté, il sert un film
creux qui n’existe que pour faire fonctionner la trayeuse à billets verts.
Cynique, moche et verbeux, Scream 4 est une parodie ratée, une comédie
ratée, un remake raté, un shocker raté, bref dans le bref : un film raté. Comme
tous les échecs de Craven, le ratage a un goût d’autant plus désagréable qu’il
porte préjudice au genre lui-même, avec sa fausse cinéphilie et sa vraie
vénalité, et pue du bec à se croire sophistiqué, malin et brillant alors qu’il
n’est qu’un projet cheap qui pourrait être une préquelle du premier tellement il
a l’air miteux. Bref dans le bref dans le bref : concocté à partir d’une recette
de grand-mère Craven , Scream 4 sort du four fade, sans consistance,
mais rehaussé par le goût authentique du navet. Avec une pincée d'ironie en
plus, il aurait eu le goût de la merde. Finalement on s’en sort bien.
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