mardi 16 juillet 2013

Scream IV ou Mauvais Scary movie IV ?


Réalisation : Wes Craven

Avec : Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox


Année : 2011                 Durée : 1h51                Pays : USA

Il paraît que Scream 4 tombe pile à la date d’anniversaire de la sortie de l’original. Quinze ans donc nous séparent de la naissance du très médiocre aîné d’une franchise qui marqua la fin officielle de l’âge d’or du cinéma d’horreur, qui déclinait déjà depuis plusieurs années. Le genre se tourna alors pendant plus d’une décennie vers un public cynique, avide de pop-corn et de multiplexes. A part trente minutes offensives, l’original pédalait tranquillement dans la semoule jusqu’à sa conclusion grotesque. Succès interplanétaire con comme la lune -ce n’est pas le premier- monté au panthéon du film d’horreur à l’unique grâce de la médiocrité ambiante, il avait à l'époque rendu Zito particulièrement vénère...

Relou, chelou et moche comme un pou...
Et voici donc que le quatrième opus débarque sur nos écrans, précédé d’une presse élogieuse, comme à chaque livraison d’un Craven qui, faut-il le rappeler, n’a rien fait de bon depuis vingt ans. Et bien pas la peine de tortiller du cul pour chier droit : Scream 4 est relou, chelou et moche comme un pou. Lassant dès le pré-générique, mise en abîme en boucle qui donne le vertige quand au potentiel truqueur du métrage, il ne surprend jamais un public blasé par autant de contre-pieds cousus d’un épais fil blanc.

De fait, on a l’impression désagréable de se farcir un énième Scary movie. Avec sa ligne ultra ringarde et son côté remake pesant, on comprend de suite que rien n’a changé, si ce n’est que tout le monde a vieilli. Le couple Arquette a des pattes d’oies que les filtres ont du mal à masquer, et Neve Campbell n’a jamais parue aussi lasse. Quand à Wes Craven, il tourne dans la lignée de ce qu’il fait depuis maintenant des décennies : sans talent, imagination ou sincérité. Car ce qui est magnifique dans cette boule de cynisme qu’est Scream 4, c’est qu’elle dit tout sur un réalisateur qui hante le genre uniquement parce qu’il lui assure de bons revenus. D’horreur, Craven n’en a plus cure depuis des lustres. La preuve, cet opus dénué de toute séquence sanglante, l’infâme réalisateur multipliant les meurtres édulcorés, le budget effets spéciaux se limitant à une lame rétractable en plastique véritable et à un cubitainer d’hémoglobine de synthèse.

Starlettes têtes à claques estampillées petit écran...
Tout le reste a été croqué par les salaires du réalisateur-producteur, par ses stars usées et sa galerie presque exhaustive de starlettes têtes à claques estampillées petit écran, venues cachetonner sans passion au biberon de la franchise juteuse. Les scènes s’enchaînent à un rythme insensé, Wes Craven étant obsédé à l’idée d’ennuyer son public pré-pubère, ou alors étant pressé d’en finir avec une histoire qui ne l’intéresse pas plus que ça. Ghost-Face gesticule dans tous les sens, visiblement inspiré par les performances raffinées de Johnny Deep dans Pirates des Caraïbes. En totale perte de charisme, il passe son temps à donner des coups de fils avec sa voix falsifiée pour poser des questions démodées, au point que Frank Zito a longtemps cru que cette fois, c’était Julien Lepers le coupable. Bref, ce fut la débâcle prétentieuse prévue, de celle qui utilise les nouvelles technologies en espérant que leurs seules présences modernisent son vieux pot. Ah oui, une fin audacieuse aurait pu sauver Scream 4 du néant, mais avec son rebondissement supplémentaire digne de Scoubidou, Craven, au bout du rouleau, achève sa franchise sans panache.

En bref : Le scénario avait été caché aux acteurs même, et l’on comprend mieux pourquoi. Répétitif, ennuyeux et ultra daté, il sert un film creux qui n’existe que pour faire fonctionner la trayeuse à billets verts. Cynique, moche et verbeux, Scream 4 est une parodie ratée, une comédie ratée, un remake raté, un shocker raté, bref dans le bref : un film raté. Comme tous les échecs de Craven, le ratage a un goût d’autant plus désagréable qu’il porte préjudice au genre lui-même, avec sa fausse cinéphilie et sa vraie vénalité, et pue du bec à se croire sophistiqué, malin et brillant alors qu’il n’est qu’un projet cheap qui pourrait être une préquelle du premier tellement il a l’air miteux. Bref dans le bref dans le bref : concocté à partir d’une recette de grand-mère Craven , Scream 4 sort du four fade, sans consistance, mais rehaussé par le goût authentique du navet. Avec une pincée d'ironie en plus, il aurait eu le goût de la merde. Finalement on s’en sort bien.


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