Réal : Jonathan Levine
Avec : Amber Heard, Anson Mount, Michael Welch
Comme les alertes météo, Frank Zito songe à se spécialiser dans l’alerte à la baudruche. Ces petits films qui, comme les grenouilles, à force de travailler les réseaux sociaux, de trainer leurs jolies guêtres dans les festivals, d’alimenter la machine à Buzzer, finissent par gonfler jusqu’à faire croire qu’ils sont aussi gros qu’un bœuf. Et qui, comme dans la fable de Lafontaine, s’enflent si bien qu’à la fin ils crèvent.
Ici, l’élément majeur qui a permis à la grenouille de gonfler, gonfler, gonfler, au point de nous les gonfler d‘ailleurs, c’est l’efficacité toute particulière entre le packaging et son slogan. All the boys love Mandy Lane, et son actrice, alors seulement en cours de peopolisation, Amber Heard, qu’all the critiques aiment aussi. D’une manière assez bizarre, il semble que le coefficient d’excitation maximum que fait passer la blonde spectaculaire, arrive à leur faire perdre toute notion de relativité. D’ici à penser que l’aimable Amber Heard aurait tout aussi bien pu rester cantonner à la double page sexy de Playboy, il n’y a qu’un pas que Frank franchit allégrement, et pas lui seulement d’ailleurs.

Mais il ne faudrait pas être trop de mauvaise fois. Amber Heard, si elle a permis de par sa seule présence, de faire monter la mayonnaise (voire plus) n’est pas la principale cause de l’explosion en plein vol de cette baudruche surfaite. Ce néo-slasher sent le pneu brûlé dès les premières minutes passées. Rien d’original, ce qui n’est pas grave, mais rien d’intéressant non plus. On se retrouve à suivre d’un œil lassé l’évolution de notre sempiternelle bande de jeunes isolés le temps d’un week-end dans le ranch texan d‘Hillary Duff, où un tueur va les éliminer méthodiquement. Pour donner une impression de vérité, écraser l‘espace sous le soleil brûlant, l’image est surexposée. Mais au lieu de la ouateur espérée, c’est plutôt une impression de camelote visuelle qui se dégage, de clip faussement root’s, baigné dans une bande son pop-rock mollassonne. Les ralentis, la musique, tout concourent à essayer de donner du piment à un plat qui en manque cruellement.

En bref : Loué par la presse spécialisée, All the boys love Mandy Lane s’avère être un slasher de plus (de trop?) que la seule présence d’Amber Heard aura réussi à faire passer du statut de bouse à celui de petite réussite du genre. Si vous désiriez passer une soirée à mater une blonde remuer son boule face caméra, Frank Zito vous aiguillera plutôt vers Josépine, ange gardien avec Véronique Partout. Par contre si vous souhaitez vous concocter un bon petit film d’horreur sans prétention, qui vous apportera son petit lot de sursauts et de rires faciles, passez votre chemin : en plus d’être très con, All the boys love Mandy Lane se prend terriblement au sérieux. Et si c’était cela, la définition contemporaine de l’horreur pure ?
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